La fondation de l'Ancienne Poste pense éventuellement trouver un peu des moyens financiers
La fondation de l'Ancienne poste a été créée le 5 novembre dernier et l'article paru dans l'Impartial était plein d'optimisme. Rien à dire sur cet article sauf que la Fondation va devenir propriétaire pour une durée indéterminée tandis que le rapport du Conseil communal au Conseil général mentionnait 99 ans.
Sinon force est de constater qu'il y a du beau monde à la tête de cette fondation dans son Conseil avec en tête de liste Francis Matthey, ancien Conseiller d'Etat socialiste. Celui-ci sera accompagné de personnes connues et un peu moins connues comme Jacques Hainard, député socialiste au Grand Conseil mais surtout renommé pour avoir fait vivre le musée d'Ethnologie de Neuchâtel, du directeur de la maison Ulysse Nardin S.A. Pierre Gygax, de la conservatrice du Musée des moulins souterrains Caroline Calame et finalement de Sylvain Borella, sculpteur, qui représentera les locataires. En plus, je n'oublie pas les membres "désignés par leurs fonctions" de qualité comme Cédric Dupraz, Conseiller communal et un futur représentant politique de la Commune de La Chaux-de-Fonds.
J'ai été surpris de ne voir aucune information filtrer sur la manière de fonctionner de la Fondation. J'ai compris qu'il y a bien un Conseil de Fondation qui fait office d'exécutif ou de comité mais je n'ai rien lu au sujet des membres potentiels. De plus, aucune mention des statuts ne se trouve dans l'article de l'Impartial. Il est vrai que la lecture de statut de fondation n'a rien de très intéressant mais ceux-ci illustre très bien la volonté et les moyens mis à disposition par la fondation. Mais je reconnais que ça n'intéresse pas le grand public.
C'est en visionnant la vidéo que j'ai été surpris par certains propos qui me font penser que l'Ancienne Poste risque encore de faire parler d'elle !
Pourquoi ?
Je transcris mot à mot les propos de Cédric Dupraz, Conseiller communal :
"La réalisation des travaux a été conditionné à la création de la fondation de l’ancienne poste. Dorénavant on peut partir. Nous pourrons stabiliser le bâtiment et rénover notamment l’ensemble de l’enveloppe extérieur du bâtiment Marie-Anne Calame 5. Le bâtiment assaini sera cédé au conseil de fondation qui après le gérera financièrement mais aussi culturellement".
A ce moment, je n'ai pas de problème avec ce que j'entends. Pour moi pas de problème, notre Conseiller communal confirme bien les propos du Conseil communal au Conseil général.
Par contre, les propos suivant du Président de la Fondation me laisse presque sans voix :
"Pour nous ce sera de réaliser la fin des travaux a l’intérieur avec les personnes qui pourront occuper ce bâtiment éventuellement trouver un peu des moyens financier pour terminer les travaux mais surtout pour mettre en place avec le conseil communal du Locle toute une vision socio-culturel de ce bâtiment encore une fois qui dois jouer un rôle local mais de plus en plus régional.".
J'en reste pantois quand j'entends "Eventuellement trouver un peu des moyens financiers pour terminer les travaux" Cet état d'esprit démontre bien que le Président compte essentiellement sur la Commune pour apporter de l'argent et cet apport bienvenu est illustrée par la mise en place avec le Conseil communal d'une vision socio-culturel de ce bâtiment.
Je rappelle les engagements pris par le Conseil communal lors de la séance du Conseil général du 25 juin dernier :
"La Fondation, qui sera appelée René Felber, sera-t-elle suffisante pour générer de l’argent? A nos yeux: Oui. Il faut distinguer deux choses: D’une part le fonctionnement et d’autre part l’investissement. Logiquement, le fonctionnement sera assuré par les loyers et autres recettes fixes (le plan financier, même sommaire, montre que l’avenir de la structure est viable). De l’autre côté, les investissements seront assurés par des demandes auprès d’organes financiers (Loterie romande, Fondation quelconque (UNESCO, Sandoz, pourquoi pas)."
Le premier bémol que je constate suite aux propos du Conseil communal est la disparition du nom de René Felber. La notoriété du nom de l'ancien Conseiller fédéral devait permettre de ratisser large pour permettre des apports financiers. (A titre personnel, j'avais été ému par le sort du panorama Bourbaki sis à Lucerne et j'avais répondu positivement à l'appel de René Felber pour un versement). J'espère que l'évaluation du Président de la Fondation sur les moyens financiers n'ont pas exclu René Felber du processus.
Je continue sur la lancée des déclarations du Conseil communal, toujours dans la séance du 25 juin dernier :
"Au niveau des subventions communales qui pourraient être allouées à futur à la Fondation, encore une fois, ce sera à la Fondation de faire, comme toute association ou fondation, une demande à la ville. Evidemment, si nous externalisons la gestion du bâtiment, ce n’est pas pour devoir subventionner celui-ci. Il se peut que pour un projet particulier, la ville donne un élan pour permettre de générer un effet multiplicateur. Si je prends quelques exemples: La Loterie romande a octroyé 600'000.- à la Maison des associations à Neuchâtel pour la rénovation de l’intérieur – évidemment pas pour stabiliser le bâtiment. Si l’on regarde l’Heure bleue, l’ancienne gare de Fribourg devenue centre culturel, celles-ci ont bénéficié de montants extrêmement importants. La ville a donné clé en main le bâtiment et des projets très intéressants en sont sortis. Je ne vois pas pourquoi les Loclois ne pourraient pas en faire autant"
Le Conseil communal est à nos yeux, assez clair sur ces engagements. L'externalisation de la gestion du bâtiment n'a pas été faite pour que la Commune doive la subventionner et je compte absolument sur le représentant du Conseil communal pour le rappeler au Président.
Je serai très attentif sur l'évolution du dossier et je m'opposerai cette fois sans état d'âme à toute forme de subvention de ce bâtiment et de son activité et je suis certain que je serai suivi par le groupe PLR du Conseil général. En effet, j'estime que le PLR a donné sa chance au projet pour les raisons évoquées ici et que le les 250'000 francs (amortissement de 3,5 % et frais financier de 3,5 %) que nous allons consacrer chaque année pendant 29 ans sont déjà plus que suffisants.